Nous avons rencontré Sabine Allard, graphiste, illustratrice et réalisatrice de films d’animation pour lui poser quelques questions suite au premier atelier praxinoscope qu’elle a animé, au sein de la médiathèque Edmonde Charles-Roux Defferre de Berre-l’Etang. Celui-ci a été réalisé avec des enfants, dans le cadre de Lecture par nature et en lien avec l’association Polly Maggoo. C’est à cette occasion qu’ils ont pu apprendre à confectionner cet objet du pré cinéma, avec des matériaux de récupération.

Bonjour Sabine, pouvez-vous vous présenter rapidement ?

Bonjour, je m’appelle Sabine Allard. J’ai une formation de graphiste que j’ai faite aux arts déco de Strasbourg et j’ai évolué professionnellement entre le graphisme, le film d’animation et l’illustration de presse.

Pouvez-vous nous parler de l’évènement Lecture par nature et que représente ce festival pour vous ?

Alors, c’est un festival dans lequel je suis impliquée à plusieurs endroits puisque je mène des ateliers et je participe aussi à une séquence de concerts illustrés le 9 novembre. Je trouve très intéressant le fait de faire vivre la métropole et de se promener dans le paysage.

Pouvez-vous nous parler de l’atelier que vous avez animé aujourd’hui et en quoi consiste-t-il ?

Aujourd’hui, j’ai animé deux ateliers qui se déroulent de la même manière. C’est une découverte du praxinoscope qui est un objet de pré-cinéma et qui permet vraiment une initiation à l’image en mouvement. Chaque enfant est reparti avec un praxinoscope fabriqué par lui même, donc, un petit souvenir de la journée sur lequel il aura pu tester ses bandes sur la thématique d’une machine que l’on pourrait retrouver à Berre-l’Etang en 2040.

Pouvez-vous nous expliquer plus en détail ce qu’est un praxinoscope ?

Le praxinoscope s’appelle aussi parfois ciné manège. C’est un tambour. Sur les parois sont fixées une bande de 12 images en général. A l’intérieur du tambour est fixé un autre petit tambour sur lequel il y a 12 facettes de miroir, tant est si bien que quand cet objet tourne la bande de 12 images s’anime. Ce sont des animations simples, souvent grossissement, réduction, saut, traversée. C’est assez dur à décrire.

« Je valorise beaucoup, et dans la pratique du cinéma, et dans la vie, des travaux fabriqués par la main de l’Homme »

En quoi pensez-vous que l’atelier de découverte des praxinoscopes s’inscrit dans l’événement Lecture par nature ?

Le praxinoscope se rattache à Lecture par nature surtout par la thématique des bandes animées. L’objet, on ne peut pas vraiment dire que ça soit un objet futuriste mais peut-être que ça sera utilisé quand il n’y aura plus d’électricité (rire) et plus rien et qu’on pourra le faire avec des déchets et de la récupération.

Que pensez-vous que l’atelier que vous avez animé peut apporter aux enfants et à leur famille ?

Alors, déjà je pense une curiosité par rapport à la fabrication des images. Je valorise beaucoup, et dans la pratique du cinéma, et dans la vie, des travaux fabriqués par la main de l’Homme. Je pense que ces ateliers, où l’on comprend l’image animée que l’on fréquente tout le temps, mais fabriqué par soi-même ça allie deux pôles qui m’intéressent énormément.

Vous avez déjà eu lors de votre carrière l’occasion de faire plusieurs projets en rapport avec la culture scientifique en général, pourquoi ce choix ?

J’ai fait beaucoup de projets en lien avec la culture scientifique et notamment avec Serge Dentin de Polly Maggoo. J’aime marier le cinéma et la science parce ce que la science est un domaine que je ne maîtrise pas, donc, j’apprend moi-même beaucoup de choses. J’ai commencé en faisant plutôt des films explicatifs, didactiques. Et puis la ça prend des formes nouvelles ou des expériences cinématographiques nouvelles.

Pour terminer, comment imagineriez-vous “demain”, qui est le thème du festival, en un seul mot ?

Pessimiste [rire] à cause de l’écologie !

Merci à  Sabine Allard pour nous avoir accordé son temps lors de cette journée des débuts du cinéma à Berre-L’Étang.

Vous pouvez aussi retrouver sur le même sujet : un article, des photosune vidéo et une interview de Denis Alcaniz, doctorant en cinéma .

Emeline Tribut