imaginarium

« Demain, imaginons des mondes »

Les déchets prennent vie à Sausset-les-Pins

C’est le 16 novembre qu’a eu lieu la seconde partie de l’évènement « Recycler » à la médiathèque de Sausset-Les-Pins en compagnie de l’intervenante autrichienne Nikki Schuster, artiste et réalisatrice de courts-métrages. Si la journée du vendredi précédent était consacrée à l’élaboration d’un court métrage en stop-motion, ce soir-là, il s’agissait bien de la projection des films réalisés par Nikki avec l’aide des participants. Et ce fut une projection attendue qui a su attirer bon nombre de curieux petits comme grands.

Il faut dire que Nikki Schuster n’est pas à son coup d’essai concernant la réalisation de court métrage en stop-motion avec en premier plan des objets trouvés directement dans la rue, ou bien même au bord de l’eau. En effet, avant de se rendre à Sausset-les-Pins, Nikki s’était déjà rendu à Mexico, Berlin et d’autres grandes capitales pour réaliser des films en stop motion. « Recycler » avait pour but de récolter des déchets trouvés au bord de la mer à Sausset-les-Pins et réaliser des courts métrages. Comme l’explique Nikki : « Ici [à Sausset], avec la mer, le courant apporte toutes sortent d’objets, de déchets plastiques et organiques directement sur les plages ». L’objectif principal était de se rendre compte de la quantité de déchets que regorgent malheureusement mers et océans. Une initiative intéressante et ludique qui a su motiver des participants venus de la région pour découvrir non seulement le travail de l’artiste autrichienne mais également pour réaliser une action favorable à l’environnement de façon interactive et passionnante.

Emilie Villar, docteure en sciences environnementales à l’Institut Méditerranéen d’Océanologie spécialisée en biologie marine, était également invitée à la projection pour parler plus en détail du sujet sensible de la pollution humaine dans les océans. Elle expliquait en alertant le public qu’il était « important de mettre en place des solutions durables pour que les générations futures puissent vivre sur une planète aussi belle que la nôtre, voire encore mieux. ». Après avoir fait l’éloge de la projection et de l’initiative de Nikki Schuster, elle nous confiait que « les consommateurs pouvaient et devaient devenir des consomm’acteurs pour la planète ».

La projection, elle, a tenue toutes ses promesses. Les participants et autres spectateurs venus ce soir-là ont su découvrir les courts-métrages que Nikki a pu réaliser avec les déchets que tous avaient récolter sept jours auparavant. Sur une touche d’humour et une pointe de décalage, les films ont su présenter un sujet pourtant gravissime, celui de la pollution des mers et des océans par l’Homme. Bouteilles d’eau, emballages plastiques, canettes ou autres déchets organiques étaient les acteurs principaux de courts métrages ludiques et passionnants pour tous les âges. Les bruitages et le montage original permet aux déchets de prendre vie le temps d’un film. Nikki Schuster nous a confié à son tour après la projection que « penser à demain était effrayant mais il était temps de prendre conscience que tout ce que l’on fait aujourd’hui aura des répercussions dans le futur. ». Une manière de faire passer un message en faisant participer des personnes dans un projet légitime et passionnant à la faveur de l’environnement.

Entretien avec l’artiste Pilar Arcila

A l’occasion de la projection des films sélectionné par le Jury Jeune Ecocitoyen se déroulant à Sausset-les-Pins, nous avons rencontré Pilar Arcilar. Psychologue de formation, elle s’est par la suite orientée dans le cinéma, et a entrepris de guider les enfants participant à l’atelier dans le choix de leurs films.

Pouvez-vous vous présenter rapidement ?

Je m’appelle Pilar Arcilar et je suis réalisatrice de documentaires. Après avoir fait l’école de photographie d’Arles, je me suis orientée vers l’image animée, et plus spécifiquement vers le documentaire. J’anime également des ateliers avec des publics très divers, comme par exemple des enfants, où je fais ce que j’appelle des « créations partagées ».    

Pouvez-vous nous expliquer votre implication au sein du projet «Lecture par Nature» ?

Dans le cadre de ce projet, j’ai accompagné un groupe de jeunes de Châteauneuf-les-Martigues et nous avons réalisé une sélection de films pendant trois après-midis pour le jury jeune éco-citoyen. Ces films ont ensuite été présentés aujourd’hui lors d’une projection au public.

L’évènement consiste depuis le 31 Octobre à réaliser des ateliers de programmation de cinéma pour le jury jeune éco-citoyen. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste ce projet ?

Nous avons choisi un corpus d’une quinzaine de films et à chaque séance nous avons discuté à propos de ces films et nous avons fait une sélection. Les enfants ont réfléchi sur la technique utilisée dans ces films et devaient expliquer pourquoi ces films leur plaisaient et comment ils entraient dans la problématique de biodiversité et développement durable. Une fois les films choisis, nous avons dû les agencer. La programmation prévoyait 3 films et, par exemple, nous avons dû remplacer un film par un autre pour équilibrer la programmation.

Les enfants ont dû expliquer pourquoi ces films leur plaisaient et comment ils entraient dans la problématique de biodiversité.

Quel était le but de la dernière séance se déroulant le 16 Novembre ?

Il s’agissait de montrer au public les films choisis, ainsi que deux autres court-métrages. Les enfants ont ensuite parlé publiquement de leur choix, du déroulement des séances et d’échanger avec un public et une chercheuse présente pour compléter les questions du groupe et du public.

Pouvez-vous nous parler plus en détail sur l’ensemble des films présentés ?

Ce sont des films qui ont un lien avec la thématique biodiversité et développement durable, mais qui sont surtout des films singuliers par leur forme, par leur traitement. Ce sont des films d’animation, des films documentaires, des films avec un point de vue. On peut les qualifier de films d’auteur ou de films d’artistes. Ce sont surtout des films que les jeunes ne vont pas voir au quotidien ; ils ont été très bien acceptés mais ce sont des films qu’on ne va pas voir tous les jours sur des chaînes YouTube, par exemple. L’idée était de proposer des court-métrages originaux et avec des formes très diverses.

Ce sont surtout des films que les jeunes ne vont pas voir dans leur quotidien.

Pensez-vous que la rencontre entre la science et l’art est indispensable pour traduire les messages importants au public ?

Je ne dirais pas que c’est important, mais je pense que cela peut aider à ce que les gens puissent être sensibles à des sujets qui semblent très compliqués en termes de sciences. Depuis les débuts, art et sciences sont liés : le cinéma vient de recherches scientifiques et les artistes vont souvent dans le sens des scientifiques. Il y a donc un certain aller-retour entre art et science. Il est vrai que quand un chercheur parle, on va l’écouter différemment. L’art permet de traiter des thématiques scientifiques autrement, et va permettre probablement une meilleure écoute et une meilleure sensibilisation à des sujets.

Il y a un certain aller-retour entre art et science…

Comment pourriez-vous qualifier la projection d’aujourd’hui en 3 mots ?

Réussie, vivante et joyeuse, probablement (rires).

Pour terminer, comment est-ce que vous, vous imaginez demain ?

Compliqué mais avec plein de surprises. Je pense que nous aurons un futur probablement complexe, au niveau climatique notamment. Mais en même, temps les difficultés que nous rencontrerons demain vont devoir faire appel à de l’inventivité. J’imagine donc un futur plein de créativité.

Propos recueillis par Alix Journée

 

Vous pouvez trouver sur le même sujet un article présentant la projection du Jury Jeune Eco-Citoyen en compagnie de Pilar Arcilar.

Entretien avec Jérôme Mazas

Après une balade scientifique sous une averse ininterrompue, le long du Canal de Marseille au Rhône, à Marignane, le 27 octobre dernier, Jérôme Mazas, paysagiste et intervenant sur l’évènement, s’est plié au jeu de nos questions. Rencontre.

Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

« Oui bien sûr ! Je suis paysagiste-concepteur depuis 1990. J’ai toujours été attiré par « l’autre » et mon métier je ne l’envisage qu’à travers ce prisme.

Pour moi l’altérité est l’élément fondateur de mon travail : j’ai tout de suite souhaité travailler dans les milieux urbanisés comme les quartiers denses, là où les besoins en « attentions humaines» sont les plus importants. Mais quand j’en ai marre des humains, je travaille aussi à la renaturation d’espaces sensibles comme des plages ou des espaces de nature. Je croise ces deux thèmes de travail en permanence pour apporter le plus d’ « éléments de nature » dans les espaces les plus urbanisés. Je crois en une écologie croisée entre des lieux hyper-denses et les éléments naturels, et, pour cette raison, je travaille en permanence avec le monde des écologues et les chercheurs en sociologie urbaine. A l’inverse je ne cherche pas à amener de la densité (humaine) dans les espaces de nature : la nature a besoin de tranquillité pour résister à l’humain. »

« La nature a besoin de tranquillité pour résister à l’humain »

Parlez-nous de votre participation et implication au sein du projet « Lecture par Nature » …

« Cette journée fut ma première implication dans ces journées « Lecture par Nature ». Je trouve le titre évocateur et l’idée de partager nos regards sur le sujet d’un monument artificiel construit dans un milieu dans lequel la nature tente de se ré-installer, et ce, avec des passionnés et d’autres personnes ayant une approche différente de la mienne… Cette idée m’a séduite.

L’historien et le géologue présents ce jour-là nous ont raconté de belles histoires sur la fabrication de ce lieu. Je pense que tout l’intérêt de cette lecture à un instant donné, de l’usage que l’on fait d’un élément du paysage, c’est de le remettre en perspective pour qu’il soit dynamique dans nos représentations « 

« Le regard du paysagiste ouvre des questions sur le sens donné aux actions futures sur un territoire »

Quel est l’apport et l’expertise supplémentaire que vous avez pu apporter à cet évènement, en tant que paysagiste ?

« Plutôt qu’une expertise je pense que le regard du paysagiste ouvre des questions sur le sens donné aux actions futures sur un territoire. Dans le cas du canal du Rove ce qui m’intéresse c’est son devenir, redonné aux éléments sauvages avec la question de ses abords qui se détériorent, ou aménagé, pour préserver son intégrité tout en permettant à l’humain de le parcourir en toute sécurité, ou bien, un peu des deux. Encore une fois, je préfère le partage humain/nature. »

« L’art interroge la science qui est elle-même un questionnement incessant » 

Quel est votre avis concernant la rencontre entre l’art et la science ?

« Je pense que cette rencontre de l’un et de l’autre est indissociable : l’art interroge la science qui est elle-même un questionnement incessant ; la science nous interroge sur sa capacité à mieux comprendre le monde mais surtout à construire une meilleure manière de nous comporter envers ce monde. La Nature : une humanité plus digne d’être sur terre, une aide à mieux nous « naturaliser » pour éviter de nous « artificialiser » davantage. »

Propos reccueillis par Jessica Tonin

 

 

Entretien avec Denis Alcaniz

Denis Alcaniz, doctorant en cinéma

Ce vendredi 26 Octobre, au sein de la médiathèque Edmonde Charles-Roux Defferre de  Berre-l’Etang, nous avons eu l’occasion de rencontrer Denis Alcaniz, doctorant en cinéma, qui a animé la présentation des praxinoscopes réalisés dans la journée en compagnie de Sabine Allard. Il a également, par une projection d’une sélection de courts-métrages, expliqué aux enfants et à leur famille les débuts du cinéma et la magie de l’illusion cinématographique.

Bonjour Denis, pouvez-vous vous présenter rapidement ?

Je suis Denis Alcaniz, je fais actuellement un doctorat à l’université d’Aix-Marseille et j’étudie plus particulièrement le sens de l’absurde dans le cinéma français du XXe siècle. Je travaille également pour le festival «Tous Courts» d’Aix-en-Provence, pour l’association qui fait le « Cinéma Plein Air » à Marseille et j’ai été embauché par Polly Maggoo grâce à l’université.

Pouvez-vous nous parler de l’événement «Lecture par Nature» ?

Apprendre à lire est une étape extrêmement importante dans la vie de chaque individu et le cinéma passe de toute façon par le médium du texte, donc par le médium de la lecture, que ce soit par le scénario, par le découpage technique Pour moi, c’est un événement qui est extrêmement important parce qu’il y a encore beaucoup d’analphabètes et d’illettrés en France. C’est également l’occasion pour les plus petits de les accompagner dans cette étape très importante qu’est l’apprentissage de la lecture.

« L’idée était de faire comprendre comment l’illusion cinématographique fonctionne »

Pouvez-vous nous parler de la programmation de courts-métrages que vous avez présentés aujourd’hui ?

Nous avons décidé de faire une programmation assez diverse dans ses genres, c’est-à-dire qu’il y a aussi bien des films scientifiques que des fictions ou que des films documentaires. Nous avons décidé d’aborder par nos courts-métrages les débuts du cinéma et comment il a été créé. Nous avons également voulu initier les spectateurs à la lecture cinématographique, c’est-à-dire à leur apprendre les bases de comment lire les images et comment lire les films.

A votre avis, que peut apporter l’événement que vous avez encadré aux enfants et à leur famille ?

Les enfants peuvent déjà apprendre du vocabulaire. Nous avons également voulu leur donner la possibilité de découvrir comment le cinéma a été créé et leur faire prendre conscience que le cinéma, et l’image au sens large, peut être manipulée. L’idée était de faire comprendre comment l’illusion cinématographique fonctionne et donner les armes intellectuelles et lexicales pour pouvoir décoder le cinéma.

Pour terminer, comment imagineriez-vous demain, le thème du festival ?

Je pense déjà au film produit par Mélanie Laurent et réalisé par Cyril Dion… (rires)Plus sérieusement, je pense qu’il faut se sensibiliser à l’écologie et avoir conscience que ce qu’on mange est ce qu’on est aussi… Pour moi, il faut réussir à trouver un juste équilibre entre l’existence humaine et la nature et se rendre compte qu’être humain, c’est vivre avec ce qui nous entoure et pas piétiner ce qui nous entoure.

Vous pouvez aussi retrouver sur le même sujet : un articledes photosune vidéo et une interview de Sabine Allard, réalisatrice de films d’animation.

Alix Journée

Retour sur le Ciné-Concert qui a animé la médiathèque de Vitrolles

Pierre Fenichel & Simon Fayolle

Histoire de futurs, c’était le thème du ciné-concert qui a eu lieu le mardi 13 novembre 2018 à la médiathèque La Passerelle à Vitrolles. Pour l’occasion, la salle était comble ! Nous n’avons rien manqué de cet événement réunissant la musique et des images d’archives inédites… Inspirations Jazz, images techniques et parfois oniriques, ce ciné-concert était un vrai voyage vers le passé, ponctué d’humour et de curiosité.

 

Pierre Fenichel & Simon Fayolle : The French Connection

Ils formaient le duo à l’honneur à  l’occasion de ce ciné-concert. Alors que Pierre Fenichel jouait de la contrebasse, décidait de l’arrangement et de la direction, Simon Fayolle, alias Braka, s’occupait du sound design et de la batterie. Les deux musiciens sont membres du groupe de Jazz « The Frenchtown Connection », dont la création a été insufflée par la Compagnie Nine Spirit, qui s’est donnée pour mission de créer une passerelle entre le Jazz traditionnel et contemporain.

 

Un concert original aux influences Jazz

L’exercice n’était pas simple : de l’idée même de création à la synchronisation avec les images et les différents instruments. Aux sons de la contrebasse et de la batterie se mêlaient d’autres peu ordinaires : une bouteille d’eau pour illustrer une rivière ou encore un logiciel de dj pour innover. Tout était prétexte à créer une mélodie et à faire émerger un nouveau sens à ces images d’archives. A la fin du ciné-concert, les deux artistes nous en apprenaient un peu plus sur leur création originale. Leurs inspirations venaient essentiellement du Jazz, et en particulier du pianiste Thelonious Monk. D’autres œuvres musicales ont influencé leur travail, notamment le groupe des Beatles.

 

Une approche décalée des progrès scientifiques

Si le nom laissait à penser que l’on se tournerait vers le futur, l’approche était en fait centrée sur le passé. Le travail des deux intervenants était d’interpréter, à travers leurs compositions musicales originales, des images d’archives de l’Institut National de l’Audiovisuel. Ces images, choisies avec minutie, mettaient en scène diverses situations et personnages, face aux progrès scientifiques de leur temps. Le ton choisi par les deux interprètes était décalé et humoristique. La contrebasse et la batterie ont réussi avec brio à donner un tout nouveau sens aux images.

 Elodie Maurin

Cinq enfants dans la peau d’un jury

A gauche, Pilar Arcila, cinéaste d’origine Colombienne, a accompagné les enfants durant l’atelier de programmation cinéma. Elle est ici aux côtés des cinq enfants et adolescents, membres du « jury jeune éco-citoyen ».

Lorsque s’expriment nos émotions, comment formuler les mots justes pour en parler ? Comment notre regard se précise t-il par l’échange collectif ?

Cinéaste de profession, Pilar Arcila s’est frottée à ces questions durant trois demi-journées, accompagnant une dizaine d’enfants et adolescents, de 11 à 19 ans, à l’observation, à l’échange, et à la sélection de films.

Le 31 octobre, 7 et 14 novembre, dans le cadre de la seconde édition « Lecture par Nature », l’association Polly Maggoo, mobilisée sur le secteur Est Étang-de-Berre, proposait un « atelier de programmation cinéma » au Pôle Culturel Jean-Claude Izzo de Châteauneuf-les-Martigues.

« Je leur ai précisé très tôt que l’on était pas en train de « primer », car tous les films ont une grande qualité », Pilar Arcila, cinéaste.

Les trois premières séances, consacrées à l’échange de points de vue face au visionnage de films, ont permis aux participants d’échanger avec la professionnelle Pilar Arcila, quant aux techniques et formes cinématographiques employées pour aborder un sujet. « La sélection a été réalisée par Serge (cf. Directeur de l’association Polly Maggoo),  ensuite on s’est réunis trois après-midis et on a discuté de ce que l’on pouvait voir dans un film au niveau de la technique, de l’image et du son ; mais aussi du lien entre eux », a précisé la cinéaste. « Après, j’ai surtout accompagné leur réflexion, essayé de les faire parler, car ça n’a pas toujours été évident », précise tendrement Pilar Arcila face à son auditoire.
Ayant pour thème commun celui de la biodiversité et du développement durable, les quatorze propositions de films oscillaient entre science, poésie et imaginaire. Pour ce « jury jeune éco-citoyen », le but était, in fine, d’effectuer une sélection présentée lors d’une projection restitution cinésciences, ouverte à tous, programmée au 17 novembre dernier. « Je leur ai précisé très tôt que l’on était pas en train de « primer », car tous les films ont une grande qualité, il s’agissait uniquement de leur sensibilité, de partager ce qu’ils avaient aimé », poursuit la cinéaste. Lors de la quatrième et dernière séance, le « jury » a présenté à la salle, la sélection de trois courts-métrages. « Ils ont dû sélectionner mais également imaginer l’agencement entre les films. Pendant ces séances, on pensait à vous, au fait qu’une projection un peu trop “noire” pouvait laisser un drôle de goût à la fin », finit par avouer la cinéaste.

« C’est aussi ça qui est intéressant, le fait que ça vous ait parlé à ce point, sans que ce soit parlant », Serge Dentin, Directeur de l’association Polly Maggoo.

Les trois films ayant piqué la sensibilité de notre jury composé de cinq garçons âgés de 11 à 19 ans sont les suivants : Planet Z, de Momoko Seto, artiste, plasticienne, cinéaste d’origine Japonaise, Copier-Cloner, de Louis Rigaud, graphiste et illustrateur multimédia français, et Les Anges déchets, de Pierre Trudeau, réalisateur Canadien. Comme souligné par Serge Dentin, directeur de Polly Maggoo : « Les films sélectionnés sont uniquement des films expérimentaux, on parle de ”films d’artistes” », avant d’ajouter : « Il n’y a aucun film qui parle. Copier-cloner, par exemple, est composé de texte, personne ne prend la parole. Mais c’est aussi ça qui est intéressant, le fait que ça vous ait parlé à ce point, sans que ce soit parlant. »

Un à un, les enfants se sont exprimés sur la sensibilité de leur choix final. « Je trouvais que le fait de faire un film sur ce qui se retrouve dans la nature et qui marche encore était un choix de sujet intéressant », formule l’aîné du groupe, âgé de 19 ans, à propos du film Les Anges déchets, avant de laisser la parole à Ethan : « On s’est dit que le graphisme était joli, et pour moi ça représentait la nature évoluer », à propos de Planet Z , premier court-métrage diffusé. « Dans Planet Zpar exemple, Momoko Seto ne cherche pas particulièrement à faire passer de message, ce qui l’intéresse, c’est peut-être quel film vous, vous vous êtes fabriqués, qu’est-ce que ça amène comme questions chez vous, a ajouté Serge Dentin. Dans votre sélection, je ne pense pas qu’il y ait des films qui essaient de vous imposer un message. Cette “place du spectateur” est importante, c’est-à-dire parvenir à formuler ses propres questionnements, pouvoir, chacun, chacune, se faire son propre film ».

« C’est en baissant les bras que cela va finir par tous nous tuer », Ethan, 11 ans.

Intervenante avec l’association Polly Maggoo depuis 2017, Emilie Villar, docteure en sciences environnementales, était présente pour répondre aux questions que les films ont pu soulever, et a questionné les jeunes du jury afin qu’ils partagent leur vision de l’éco-citoyenneté. « Copier-Cloner, est-ce que ça vous inquiète ? Quel est le message, pour vous ? », demande-t-elle à son jeune jury. « Ça donne l’image que l’on n’a plus de diversité dans les animaux. On ne se rend pas compte de tous les médicaments que l’on avale lorsqu’on mange une tranche de steak », rétorque l’un des membres du jury. « Et comment vous imaginez le futur ? On baisse les bras ? », lance-t-elle aux cinq garçons, se heurtant à un « Non ! » unanime du jury, étoffé, par l’un des membres, âgé de 11 ans : « C’est en baissant les bras que cela va finir par tous nous tuer, que l’espèce humaine et les animaux seront rayés de la carte ! ».

Après ces interactions, d’autres films ont été projetés, poursuivis par de nombreux échanges autour des pratiques de tournage et de projection d’un film.

Cet atelier de programmation cinéma signe la fin des événements pensés par l’association Polly Maggoo pour la seconde édition de « Lecture par Nature ».

Jessica Tonin

Entretien avec le scientifique Michel Jean

Suite à la balade scientifique effectuée le long du canal Marseille au Rhône, le 27 octobre dernier, Michel Jean s’est à son tour prêté au jeu de nos questions, dans le hall de la médiathèque Jean d’Ormesson, à Marignane.

Pouvez-vous vous présenter ?

« Je suis Michel Jean. Retraité, j’étais chercheur au CNRS, dans un domaine que l’on appelle la mécanique, et sur le sens de la résistance des matériaux, dans une activité plutôt théorique. »

Comment en êtes-vous arrivé à participer au projet « Lecture par Nature » ?

« J’avais un collègue qui appartenait lui-même à l’association Polly Maggoo, qui m’a proposé de faire parti de cette association. En même temps, j’ai pratiqué pendant quelques années une activité d’animation scientifique dans les lycées. Chaque fois que Polly Maggoo organise un événement art et sciences, comme celui-ci, je suis commis comme scientifique, chargé de commenter ou donner des explications. »

Qu’avez-vous pensé de cette journée ?

« Finalement, on a fini par oublier la météo. Pour ma part, j’ai appris des tas de choses, j’espère qu’il en est de même pour tous les participants. »

« L’art est perceptible par le public, alors que « l’art » de la science toute seule serait difficilement perceptible si l’on n’était pas initié. »

Pouvez-vous nous exprimer votre avis quant à la rencontre entre l’art et la science ?

« Ah ! (Silence). La science est un art qui s’ignore, au sens où il faut être un petit peu initié pour percevoir ce qu’il peut y avoir d’artistique ou de poétique dans une activité scientifique. Par exemple, en mathématique. Cela peut paraître curieux, mais c’est exact. Je trouve que ce mariage, ou ce rapprochement est tout à fait bienvenu. Je pense que l’on n’a pas besoin du mot « art » pour rendre les choses plus accessibles au public. Ce que fait l’association Polly Maggoo est assez original, car l’empreinte de l’art est très présente. L’art est perceptible par le public, alors que l’art de la science toute seule serait difficilement perceptible si l’on n’était pas initié. »

Jessica Tonin

Entretien avec le scientifique Gabriel Nève

Après une balade scientifique sous une averse ininterrompue, le long du Canal de Marseille au Rhône, à Marignane, le 27 octobre dernier, une projection de sept fictions et documentaires étaient projetés à la bibliothèque Jean d’Ormesson. C’est en ce lieu que nous avons retrouvé Gabriel Nève, qui a généreusement accepté de répondre à nos questions.

Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

« Je suis Gabriel Nève, maître conférence à l’université d’Aix-Marseille. Je travaille à l’institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale. Je suis né en 1964 et suis arrivé dans la région il y a 19 ans, quand j’ai été nommé maître de conférence ici, à Marseille. »

Quel est votre domaine de recherche ?

« Je fais des recherches sur la biologie des insectes, leur écologie. J’essaie de comprendre le fonctionnement des écosystèmes, en relation avec celui des insectes. Mes travaux se font généralement en collaboration avec des collègues, qui travaillent sur d’autres compartiments des écosystèmes. »

« J’ai eu l’idée de prendre des échantillons de sol, afin de voir la pédofaune »

Parlez-nous de votre participation et implication au sein du projet « Lecture par Nature »…

« Serge Dentin, le directeur de l’association Polly Maggoo, m’a demandé si j’acceptais de participer à une promenade scientifique. Guider des excursions dans un but scientifique est quelque chose dont j’ai l’habitude, d’une part, dans des associations, naturalistes, et d’autre part, dans mon travail d’enseignant. Je suis venu il y a quinze jours afin de préparer la journée d’aujourd’hui, et j’ai fait le parcours que nous avons réalisé cet après-midi. Je me suis rapidement aperçu que chercher des papillons avec trente personnes ne serait pas possible. J’ai donc pensé qu’il était plus judicieux de faire autre chose. De cette façon, j’ai eu l’idée de prendre des échantillons de sol, afin de voir la pédofaune, la faune du sol. J’ai fait une démonstration toute à l’heure, ainsi que des commentaires sur l’écologie du site, au cours de la visite. J’aurais pu en faire davantage  s’il avait fait meilleur. »

Quel est votre sentiment global sur le déroulement de la journée ?

« Je suis ravi d’avoir rencontré des gens intéressés, d’avoir discuté avec certains que j’ai envie d’appeler des « collègues », dans la mesure où l’on est ensemble à guider une excursion. Nous exerçons des professions très différentes, mais c’est justement ça qui a contribué à donner un aspect pluridisciplinaire à cette visite. De plus, j’ai appris beaucoup de choses sur l’histoire de la région. »

« Il y a un aspect un peu poétique lorsque l’on voit les méduses dans leur milieu »

Que pensez-vous de la rencontre entre l’art et la science ?

« C’est quelque chose que je pratique dans mon métier d’enseignant, puisque j’enseigne dans une licence qui s’appelle « Sciences et Humanités ». Y sont mêlées sciences expérimentales et sciences humaines et sociales. On se sert également d’un lien avec l’art et l’histoire de l’art, en combinant des approches artistiques et scientifiques sur un sujet donné. Je suis donc un peu habitué à combiner les approches. Le cinéma permet aussi de montrer à un plus large public des éléments qui seraient difficiles à expliquer. L’exemple qu’a montré Justine (cf. Justine Gadreaud, doctorante à l’institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale, présente sur l’événement) sur les méduses et les nanoparticules démontre que l’on peut se dire « ce sont des manipulations très compliquées », mais en réalité, il y a un aspect un peu poétique lorsque l’on voit ces animaux dans leur milieu. On peut expliquer les choses de façon suffisamment simple pour que ça soit compréhensible pour chacun. Il y a quelque part un aspect pédagogique, le mettre de façon plus artistique fait passer le message, me semble t-il. »

Jessica Tonin

Une première balade scientifique pluvieuse mais réussie

 

De gauche à droite : Michel Méténier, historien, Serge Dentin, Directeur de l’association Polly Maggoo, et Michel Jean, ex-membre du CNRS, le long du canal Marseille au Rhône

La météo maussade ne les a pas découragé. Le 27 octobre 2018, une vingtaine de participants, Marignanais ou simplement curieux, accompagnés de huit intervenants, étaient présents le long du canal de Marseille au Rhône. Ce deuxième évènement proposé sur le secteur Aire Est Etang-de-Berre pour « Lecture par Nature » s’est déroulé sous la forme d’une balade scientifique. Le ton est donné.

C’est à la médiathèque Jean D’Ormesson de Marignane que les participants avaient rendez-vous. Guidée et commentée par différents intervenants : ingénieur, chercheurs, mais aussi, paysagiste, la balade scientifique fut l’occasion pour les participants d’en apprendre davantage sur l’histoire du canal de Marseille. « Ce canal permettait aux péniches du Rhône d’écourter la distance et surtout d’éviter la côte, toujours dangereuse, notamment lorsqu’il y a du vent », précise l’historien Michel Méténier, connaisseur de l’histoire du canal, professeur d’histoire-géographie, conférencier et écrivain. « Ca, ça s’appelle une poutre en treillis, ce sont des assemblages d’éléments rigides », poursuit Michel Jean, ex-membre du CNRS, en décrivant un pont à son auditoire, humide mais attentif. « Ce que l’on peut remarquer, c’est que cette construction est assemblée aux moyens de rivets, ça c’est très typique », fini t-il par ajouter. Les détails techniques sont donnés.

Canal de Marseille au Rhône

Plus loin dans la balade, ce sera au tour de la végétation d’être commentée par Gabriel Nève, maître de conférence, et chercheur en biologie et entomologiste à l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE) : « Ceci est un malus sauvage, lance le maître de conférence à ses « élèves ». Le long du canal, on apercevra plus loin qu’il y a un olivier et un cognassier. Ce sont là les traces de l’anthropisation du milieu. Ce milieu n’a plus grand chose de sauvage », lance le spécialiste des insectes, avant de poursuivre. « J’ai pu observer en une heure, neuf espèces et papillons de jour sur le tronçon. Soyez attentif à la végétation ! ». Des commentaires sur l’écologie du site qui auraient pu être davantage étoffés si la pluie ne s’était pas invitée. Néanmoins, à l’issue de cette balade, Gabriel Nève, soigneusement muni d’échantillons de sol a pu les commenter et en faire une démonstration, le but était d’observer la pédofaune, ou faune du sol.

Gabriel Nève (à droite de la photo), commentant la pédofaune ou faune du sol.

Echantillons de sol prélevés.

Enfin, la journée s’est poursuivie par une projection de plusieurs courts métrages de deux à dix-sept minutes, du documentaire à la fiction. Ces films traitaient d’un thème commun, à savoir l’écologie, la biodiversité ou encore la transformation de la planète par l’Homme et les solutions que l’on essaie d’y apporter. A ce titre, le documentaire « Le Nano de la Méduse », réalisé par Jean-François Comminges, a expliqué de manière captivante le rôle anti polluant que joue la méduse, véritable indicateur de pollution marine, notamment en débarrassant les eaux des nanoparticules. En tant que scientifique et ayant elle-même participé au film, Justine Gadreaud, doctorante à l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE), spécialiste en éco-toxicologie marine, était présente pour échanger avec les participants autour du sujet. Jérôme Mazas, paysagiste, directeur de l’Agence Horizons et enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage (ENSP) Versailles-Marseille et Raphaël Grisel, ingénieur écologue spécialisé en traitement des eaux et qualité des milieux naturels, directeur du Gipreb syndicat mixte, tous deux intervenants sur la balade scientifique un peu plus tôt, étaient également présents pour échanger avec les participants. Des projections qui ont donc donné suite à des interactions entre public et scientifiques, portant sur de grandes questions autour de l’utilisation abusive de l’environnement et des ressources, par l’Homme. » 

« Les explications étaient synthétisées et les échanges avec les professionnels du domaine étaient très intéressants », Marie-Pierre, Marignanaise venue assister à la balade scientifique.

Les éloges de cette journée ne se sont pas fait attendre. Comme l’expliquait Marie-Pierre, native de Marignane, venue assister la balade scientifique et à la projection. « C’était un très beau moment de partage avec tout le monde » nous disait-elle, avant d’ajouter : « même pour un public averti, le côté scientifique était à la portée de tous car les explications étaient synthétisées et les échanges avec les professionnels du domaine étaient très intéressants ». D’autant plus satisfaite, elle nous a confié avoir « déjà noté sur son agenda » les autres évènements « Lecture Par Nature » que Polly Maggoo organisait sur l’Aire Est Etang-de-Berre.

Par Antoine Akrich et Jessica Tonin

Entretien avec Sabine Allard

Nous avons rencontré Sabine Allard, graphiste, illustratrice et réalisatrice de films d’animation pour lui poser quelques questions suite au premier atelier praxinoscope qu’elle a animé, au sein de la médiathèque Edmonde Charles-Roux Defferre de Berre-l’Etang. Celui-ci a été réalisé avec des enfants, dans le cadre de Lecture par nature et en lien avec l’association Polly Maggoo. C’est à cette occasion qu’ils ont pu apprendre à confectionner cet objet du pré cinéma, avec des matériaux de récupération.

Bonjour Sabine, pouvez-vous vous présenter rapidement ?

Bonjour, je m’appelle Sabine Allard. J’ai une formation de graphiste que j’ai faite aux arts déco de Strasbourg et j’ai évolué professionnellement entre le graphisme, le film d’animation et l’illustration de presse.

Pouvez-vous nous parler de l’évènement Lecture par nature et que représente ce festival pour vous ?

Alors, c’est un festival dans lequel je suis impliquée à plusieurs endroits puisque je mène des ateliers et je participe aussi à une séquence de concerts illustrés le 9 novembre. Je trouve très intéressant le fait de faire vivre la métropole et de se promener dans le paysage.

Pouvez-vous nous parler de l’atelier que vous avez animé aujourd’hui et en quoi consiste-t-il ?

Aujourd’hui, j’ai animé deux ateliers qui se déroulent de la même manière. C’est une découverte du praxinoscope qui est un objet de pré-cinéma et qui permet vraiment une initiation à l’image en mouvement. Chaque enfant est reparti avec un praxinoscope fabriqué par lui même, donc, un petit souvenir de la journée sur lequel il aura pu tester ses bandes sur la thématique d’une machine que l’on pourrait retrouver à Berre-l’Etang en 2040.

Pouvez-vous nous expliquer plus en détail ce qu’est un praxinoscope ?

Le praxinoscope s’appelle aussi parfois ciné manège. C’est un tambour. Sur les parois sont fixées une bande de 12 images en général. A l’intérieur du tambour est fixé un autre petit tambour sur lequel il y a 12 facettes de miroir, tant est si bien que quand cet objet tourne la bande de 12 images s’anime. Ce sont des animations simples, souvent grossissement, réduction, saut, traversée. C’est assez dur à décrire.

« Je valorise beaucoup, et dans la pratique du cinéma, et dans la vie, des travaux fabriqués par la main de l’Homme »

En quoi pensez-vous que l’atelier de découverte des praxinoscopes s’inscrit dans l’événement Lecture par nature ?

Le praxinoscope se rattache à Lecture par nature surtout par la thématique des bandes animées. L’objet, on ne peut pas vraiment dire que ça soit un objet futuriste mais peut-être que ça sera utilisé quand il n’y aura plus d’électricité (rire) et plus rien et qu’on pourra le faire avec des déchets et de la récupération.

Que pensez-vous que l’atelier que vous avez animé peut apporter aux enfants et à leur famille ?

Alors, déjà je pense une curiosité par rapport à la fabrication des images. Je valorise beaucoup, et dans la pratique du cinéma, et dans la vie, des travaux fabriqués par la main de l’Homme. Je pense que ces ateliers, où l’on comprend l’image animée que l’on fréquente tout le temps, mais fabriqué par soi-même ça allie deux pôles qui m’intéressent énormément.

Vous avez déjà eu lors de votre carrière l’occasion de faire plusieurs projets en rapport avec la culture scientifique en général, pourquoi ce choix ?

J’ai fait beaucoup de projets en lien avec la culture scientifique et notamment avec Serge Dentin de Polly Maggoo. J’aime marier le cinéma et la science parce ce que la science est un domaine que je ne maîtrise pas, donc, j’apprend moi-même beaucoup de choses. J’ai commencé en faisant plutôt des films explicatifs, didactiques. Et puis la ça prend des formes nouvelles ou des expériences cinématographiques nouvelles.

Pour terminer, comment imagineriez-vous “demain”, qui est le thème du festival, en un seul mot ?

Pessimiste [rire] à cause de l’écologie !

Merci à  Sabine Allard pour nous avoir accordé son temps lors de cette journée des débuts du cinéma à Berre-L’Étang.

Vous pouvez aussi retrouver sur le même sujet : un article, des photosune vidéo et une interview de Denis Alcaniz, doctorant en cinéma .

Emeline Tribut

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