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« Demain, imaginons des mondes »

Month: janvier 2019

Les déchets prennent vie à Sausset-les-Pins

C’est le 16 novembre qu’a eu lieu la seconde partie de l’évènement « Recycler » à la médiathèque de Sausset-Les-Pins en compagnie de l’intervenante autrichienne Nikki Schuster, artiste et réalisatrice de courts-métrages. Si la journée du vendredi précédent était consacrée à l’élaboration d’un court métrage en stop-motion, ce soir-là, il s’agissait bien de la projection des films réalisés par Nikki avec l’aide des participants. Et ce fut une projection attendue qui a su attirer bon nombre de curieux petits comme grands.

Il faut dire que Nikki Schuster n’est pas à son coup d’essai concernant la réalisation de court métrage en stop-motion avec en premier plan des objets trouvés directement dans la rue, ou bien même au bord de l’eau. En effet, avant de se rendre à Sausset-les-Pins, Nikki s’était déjà rendu à Mexico, Berlin et d’autres grandes capitales pour réaliser des films en stop motion. « Recycler » avait pour but de récolter des déchets trouvés au bord de la mer à Sausset-les-Pins et réaliser des courts métrages. Comme l’explique Nikki : « Ici [à Sausset], avec la mer, le courant apporte toutes sortent d’objets, de déchets plastiques et organiques directement sur les plages ». L’objectif principal était de se rendre compte de la quantité de déchets que regorgent malheureusement mers et océans. Une initiative intéressante et ludique qui a su motiver des participants venus de la région pour découvrir non seulement le travail de l’artiste autrichienne mais également pour réaliser une action favorable à l’environnement de façon interactive et passionnante.

Emilie Villar, docteure en sciences environnementales à l’Institut Méditerranéen d’Océanologie spécialisée en biologie marine, était également invitée à la projection pour parler plus en détail du sujet sensible de la pollution humaine dans les océans. Elle expliquait en alertant le public qu’il était « important de mettre en place des solutions durables pour que les générations futures puissent vivre sur une planète aussi belle que la nôtre, voire encore mieux. ». Après avoir fait l’éloge de la projection et de l’initiative de Nikki Schuster, elle nous confiait que « les consommateurs pouvaient et devaient devenir des consomm’acteurs pour la planète ».

La projection, elle, a tenue toutes ses promesses. Les participants et autres spectateurs venus ce soir-là ont su découvrir les courts-métrages que Nikki a pu réaliser avec les déchets que tous avaient récolter sept jours auparavant. Sur une touche d’humour et une pointe de décalage, les films ont su présenter un sujet pourtant gravissime, celui de la pollution des mers et des océans par l’Homme. Bouteilles d’eau, emballages plastiques, canettes ou autres déchets organiques étaient les acteurs principaux de courts métrages ludiques et passionnants pour tous les âges. Les bruitages et le montage original permet aux déchets de prendre vie le temps d’un film. Nikki Schuster nous a confié à son tour après la projection que « penser à demain était effrayant mais il était temps de prendre conscience que tout ce que l’on fait aujourd’hui aura des répercussions dans le futur. ». Une manière de faire passer un message en faisant participer des personnes dans un projet légitime et passionnant à la faveur de l’environnement.

Entretien avec l’artiste Pilar Arcila

A l’occasion de la projection des films sélectionné par le Jury Jeune Ecocitoyen se déroulant à Sausset-les-Pins, nous avons rencontré Pilar Arcilar. Psychologue de formation, elle s’est par la suite orientée dans le cinéma, et a entrepris de guider les enfants participant à l’atelier dans le choix de leurs films.

Pouvez-vous vous présenter rapidement ?

Je m’appelle Pilar Arcilar et je suis réalisatrice de documentaires. Après avoir fait l’école de photographie d’Arles, je me suis orientée vers l’image animée, et plus spécifiquement vers le documentaire. J’anime également des ateliers avec des publics très divers, comme par exemple des enfants, où je fais ce que j’appelle des « créations partagées ».    

Pouvez-vous nous expliquer votre implication au sein du projet «Lecture par Nature» ?

Dans le cadre de ce projet, j’ai accompagné un groupe de jeunes de Châteauneuf-les-Martigues et nous avons réalisé une sélection de films pendant trois après-midis pour le jury jeune éco-citoyen. Ces films ont ensuite été présentés aujourd’hui lors d’une projection au public.

L’évènement consiste depuis le 31 Octobre à réaliser des ateliers de programmation de cinéma pour le jury jeune éco-citoyen. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste ce projet ?

Nous avons choisi un corpus d’une quinzaine de films et à chaque séance nous avons discuté à propos de ces films et nous avons fait une sélection. Les enfants ont réfléchi sur la technique utilisée dans ces films et devaient expliquer pourquoi ces films leur plaisaient et comment ils entraient dans la problématique de biodiversité et développement durable. Une fois les films choisis, nous avons dû les agencer. La programmation prévoyait 3 films et, par exemple, nous avons dû remplacer un film par un autre pour équilibrer la programmation.

Les enfants ont dû expliquer pourquoi ces films leur plaisaient et comment ils entraient dans la problématique de biodiversité.

Quel était le but de la dernière séance se déroulant le 16 Novembre ?

Il s’agissait de montrer au public les films choisis, ainsi que deux autres court-métrages. Les enfants ont ensuite parlé publiquement de leur choix, du déroulement des séances et d’échanger avec un public et une chercheuse présente pour compléter les questions du groupe et du public.

Pouvez-vous nous parler plus en détail sur l’ensemble des films présentés ?

Ce sont des films qui ont un lien avec la thématique biodiversité et développement durable, mais qui sont surtout des films singuliers par leur forme, par leur traitement. Ce sont des films d’animation, des films documentaires, des films avec un point de vue. On peut les qualifier de films d’auteur ou de films d’artistes. Ce sont surtout des films que les jeunes ne vont pas voir au quotidien ; ils ont été très bien acceptés mais ce sont des films qu’on ne va pas voir tous les jours sur des chaînes YouTube, par exemple. L’idée était de proposer des court-métrages originaux et avec des formes très diverses.

Ce sont surtout des films que les jeunes ne vont pas voir dans leur quotidien.

Pensez-vous que la rencontre entre la science et l’art est indispensable pour traduire les messages importants au public ?

Je ne dirais pas que c’est important, mais je pense que cela peut aider à ce que les gens puissent être sensibles à des sujets qui semblent très compliqués en termes de sciences. Depuis les débuts, art et sciences sont liés : le cinéma vient de recherches scientifiques et les artistes vont souvent dans le sens des scientifiques. Il y a donc un certain aller-retour entre art et science. Il est vrai que quand un chercheur parle, on va l’écouter différemment. L’art permet de traiter des thématiques scientifiques autrement, et va permettre probablement une meilleure écoute et une meilleure sensibilisation à des sujets.

Il y a un certain aller-retour entre art et science…

Comment pourriez-vous qualifier la projection d’aujourd’hui en 3 mots ?

Réussie, vivante et joyeuse, probablement (rires).

Pour terminer, comment est-ce que vous, vous imaginez demain ?

Compliqué mais avec plein de surprises. Je pense que nous aurons un futur probablement complexe, au niveau climatique notamment. Mais en même, temps les difficultés que nous rencontrerons demain vont devoir faire appel à de l’inventivité. J’imagine donc un futur plein de créativité.

Propos recueillis par Alix Journée

 

Vous pouvez trouver sur le même sujet un article présentant la projection du Jury Jeune Eco-Citoyen en compagnie de Pilar Arcilar.

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